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11 septembre 2003

Accord conclut entre l’ Argentine et le FMI

par Estelle Leroy-Debiasi *

 

L’Argentine est donc parvenue cette nuit à un accord avec le Fonds monétaire international. Cet accord va lui permettre d’alléger considérablement le montant de ses remboursements aux organismes de financement multilatéraux au cours des trois prochaines années, a expliqué son président Nestor Kirchner lors d’une conférence de presse à la Casa Rosada. Il a précisé que la négociation avait permis de prendre en compte "la quasi-totalité" des demandes argentines.

L’accord va permettre de reporter après la fin 2006 le remboursement du capital de 21,6 milliards de dollars d’emprunts dus aux institutions multilatérale. Mais il ne prévoit aucun apport d’argent frais au pays, dont l’endettement net ne sera pas accru.

L’argentine ne voulait pas d’un accord qui fragilise la faible reprise en cours et qui tienne compte de sa situation sociale particulièrement difficile. Trois points ont été l’objet d’âpres discussions. Mais pour la bonne cause. Comme le demandait l’Argentine, l’accord ne fixe pas le montant de l’excédent budgétaire que le pays devra dégager en 2005 et 2006. Celui-ci sera déterminé plus tard, "en prenant en compte la croissance économique et les paramètres sociaux". Pour 2004, il devra correspondre à 3% du Produit intérieur brut.

Deuxième point, l’accord ne fixe pas autoritairement de hausses de tarifs pour les compagnies privatisées de service public. C’était le principal cheval de bataille du gouvernement Kirchner, qui a semble t-il emporté la manche sur ce point, et ce malgré les pressions exercées auprès du FMI par les multinationales concernées. Troisième point, il ne prévoit pas non plus de compensation pour les effets de la dévaluation du peso sur les banques, comme le réclamaient initialement les négociateurs du FMI.

Pour le détail du financement, sur les 21, 6 milliards de dollars à rembourser, 12,5 milliards auraient du être normalement reversés au FMI, 5,6 à la Banque mondiale et à la Banque interaméricaine de développement et 3,5 au Club de Paris. L’Argentine ne paiera que les seuls intérêts de ces emprunts, soit 2,3 mds USD, lors des trois années couvertes par le nouvel accord. C’est donc un échéancier aplani qu’elle a obtenu. "Pour ces trois années, la totalité du capital venant à échéance sur les prêts du FMI, de la BID et de la Banque mondiale est intégralement refinancée, de manière immédiate", a souligné le ministre de l’Economie Roberto Lavagna.

Le pays devra porter ses réserves de changes, actuellement d’un peu plus de 13 millions de dollars, à 14 millions de dollars en 2004 et 15 millions de dollars en 2005, selon M. Kirchner.

L’accord entrera en vigueur avec effet rétroactif au 1er septembre et couvre donc l’échéance de 3 milliards de dollars que l’Argentine avait refusé mardi de rembourser au Fonds. Avant que le conseil d’administration du FMI n’examine le projet d’accord, l’Argentine aura "normalisé" sa situation, c’est-à-dire qu’elle aura procédé au versement en question, a expliqué Roberto Lavagna, ministre de l’économie. De son coté, le directeur général du Fonds Monétaire International, Horst Koehler, a indiqué qu’il recommandera l’accord conclu avec l’Argentine à l’adoption par l’instance dirigeante de l’institution internationale. La lettre d’intention des autorités argentines qui détaille l’accord sera examinée par le conseil d’administration du Fonds " à la fin de la semaine prochaine ".

L’argentine a, outre la ténacité de son gouvernement, bénéficié du fait que les actionnaire du FMI ne tenait pas à avoir un pays en défaut sur les bras, et du fait que la gestion par le FMI de la question argentine a été fortement critiquée par nombre d’observateurs et experts comme l’ex patron de la Banque Mondiale Joseph Stiglitz.

Paris, le 11 septembre 2003.

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