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28 octobre 2006

Pinochet risque d’être placé en détention pour la 4e fois

 

Par l’Agence France-Presse
Santiago, Le samedi 28 octobre 2006

L’ex-dictateur Augusto Pinochet, au coeur d’un nouveau scandale portant sur des lingots d’or cachés, se verra notifier lundi son inculpation pour des crimes commis dans une prison secrète de la dictature, la Villa Grimaldi, et pourrait être de nouveau placé en détention provisoire.

L’ancien homme fort du Chili, à la tête du pays de 1973 jusqu’à 1990, qui fêtera ses 91 ans le 25 novembre, a été inculpé vendredi par le juge Alejandro Solis pour la torture, dans la Villa Grimaldi à Santiago, de 23 personnes et la disparition de 36 autres.

Plus de 4.500 prisonniers politiques passèrent par ce centre de détention secret, le principal du régime militaire, dont 226 n’en sont jamais sortis. La présidente chilienne Michelle Bachelet et sa mère Angela furent détenues et torturées en janvier 1975 dans cette ancienne maison de repos pour gens aisés.

L’avocat des parties civiles Hernan Quezada a estimé que l’inculpation du général Pinochet était « un pas très important dans la lutte contre l’impunité », soulignant que les actes incriminés étaient des « tortures qui constituent des crimes contre l’humanité ».

En parallèle, la justice chilienne continue d’enquêter sur une affaire de 9 tonnes d’or en lingots d’une valeur estimée à 190 millions de dollars, qui auraient été placés au nom du général Pinochet sur un compte de la banque HSBC de Hong Kong.

L’existence des lingots, révélée par les journaux chiliens El Mercurio et La Nacion, est catégoriquement démentie par la famille et les avocats de Pinochet. Un représentant de HSBC au Chili a également rejeté ces soupçons, affirmant que les documents cités par la presse étaient des faux.

Ces documents ont été remis au gouvernement chilien par un négociant en or américain, Al Landry, qui a insisté sur leur authenticité, dans des déclarations faites en fin de semaine à des médias chiliens.

« Nous allons continuer la collecte d’éléments » sur cette affaire, « malgré ce qu’a dit le représentant de la banque », a déclaré le juge Juan Gonzalez, chargé de l’enquête. Ce magistrat dirige également les investigations sur une centaine de comptes secrets recelant plus de 27 millions de dollars, ouverts à l’étranger par Pinochet et son entourage, dont l’existence fut révélée en juillet 2004 par une commission du Congrès américain.

Le général Pinochet, retiré de la vie publique depuis 2002, est inculpé pour fraude fiscale dans l’affaire de ces comptes et pour sa responsabilité dans l’opération Colombo, nom d’une série d’assassinats d’opposants en 1975 maquillés en règlements de compte entre gauchistes.

Ces cinq dernières années, Pinochet a été placé en détention —en l’occurence assigné à résidence— à trois reprises avant de recouvrer sa liberté de mouvement quelques jours ou semaines plus tard, moyennant le paiement d’une caution.

Sa première détention au Chili date de janvier 2001 pour les crimes de la « Caravane de la mort », un escadron militaire qui parcourut le pays en 1973 pour assassiner des opposants. Il fut de nouveau détenu en janvier 2005 pour l’opération Condor (un plan concerté des dictatures sud-américaines), avant d’être assigné à résidence pendant six semaines, peu avant ses 90 ans en novembre 2005, pour l’Opération Colombo et l’affaire des comptes secrets. Il ne fut alors libéré que le 12 janvier 2006.

Chacune de ces procédures donna lieu auparavant à une levée de son immunité d’ancien président, un processus qui prend des semaines voire des mois au Chili. Pour les tortures à la Villa Grimaldi, son immunité avait été levée en janvier 2006 mais il a fallu attendre le 8 septembre pour que la Cour suprême confirme la décision, et le 4 octobre pour que ce tribunal l’annonce en présentant ses motivations.

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