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15 de enero de 2009

« Mensonges ! Mensonges !
Il n’y a pas de pardon, M. Olmert »

por Juan Gelman *

 

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C’est un vers du tango « Mensonge » que Celedonio Flores et Francisco Pracánico ont composé en 1932. Carlos Gardel le chantait sans fausse émotion et sans le théâtre coté théâtral dont quelques chanteurs de tango nous gratifient aujourd’hui. Il s’agit, bien sûr, d’un homme qui apostrophe sa femme qui l’a trompé et cela ne l’empêchait pas de pleurer d’amour dans ses bras. La phrase est depuis lors, et même avant, applicable à de nombreux hommes politiques et aux gouvernements du monde. Par exemple, au gouvernement israélien et à son Premier ministre, Ehud Olmert.

Ils réalisent à Gaza un massacre qui a déjà causé la mort de presque mille palestiniens et de milliers de blessés : 60 pour cent étaient ou sont des civils et presque 300 étaient des enfants. Le prétexte : la légitime défense face aux attaques continues par des missiles du Hamas. La vérité : "N’importe qui, qui observe avec honnêteté le développement des événements durant les deux derniers mois découvrira que les (fusées) Kasam ont un contexte. Elles ont été jetées presque toujours après des opérations d’assassinats par des FDI, et il y en a eu beaucoup. Se demander « qui a commencé ? », n’est pas infantile dans ce contexte. Les FDI ont recommencé les opérations d’extermination et à grande échelle. Et leur conséquence a été l’augmentation des lancements de Kasam". Cette analyse peut être lue dans le quotidien israélien Ha’aretz du 9 février 2007. Elle est signée par Gideon Levy, le journaliste aussi israélien, que Vargas Llosa a salué pour son courage intellectuel.

Autre chose du gouvernement Olmert : le Hamas n’a pas respecté la trêve convenue vers le milieu de juin 2008 qui expirait en décembre. La vérité : des troupes israéliennes l’ont cassée le 4 novembre en faisant irruption à Gaza et en tuant six palestiniens (www.guardian.co.uk, 5-11-08). Les FDI ont recommencé à briser la trêve le 17 novembre en tuant un leader de Hamas. La réponse palestinienne : davantage de Kasam. Et ensuite : Tel-Aviv ne se lasse pas de répéter que le Hamas utilise des boucliers humains pour combattre les FDI. Il semble que c’est le contraire. Un communiqué d’Amnesty International détaille : "Nos sources à Gaza nous informent que des soldats israéliens sont rentrés et ont pris position dans plusieurs foyers palestiniens, obligeant les familles à rester au rez-de-chaussée tandis qu’ils utilisent le reste de ses maisons comme base militaire et en position de francs - tireurs" (www.amnesty.org, 7-1-09).

La bande de la Gaza contient dans ses 360 kilomètres carrés une population de presque un million et demi de palestiniens. Si les fusées de Hamas arrivaient à Tel Aviv et atteignaient le quartier résidentiel où est situé le Ministère de la Défense israélien : serait-il juste de dire qu’Israël utilise des boucliers humains pour se défendre des Kasam ? Il ya eu une observation intéressante de Malcolm Smart, membre du Programme d’Amnesty pour le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique :" L’armée israélienne a la pleine conscience que les tireurs palestiniens ont l’habitude d’abandonner le lieu après avoir tiré. Toute attaque de représailles contre ces maisons visera les civils, non les tireurs dans la plupart des cas". Le communiqué d’Amnesty ajoute que l’occupation de maisons palestiniennes par des soldats israéliens a été une pratique fréquente dans le passé et que "dans d’autres cas, ils ont obligé des palestiniens civils, à la pointe de fusil, à entrer devant eux dans les bâtiments où ils craignaient que pût se produire une attaque".

Le gouvernement Olmert a justifié le bombardement d’une école de l’ONU installée dans le camp de réfugiés de Jabaliya arguant que de là étaient partis des tirs contre ses effectifs. Après quelques jours, il a du rectifier : les FDI avaient bombardé sans plus une formalité ceux qui s’abritaient dans l’école, tuant 40 civils. La même chose est arrivée - notamment - avec l’attaque d’un camion qui transportait du gaz et non des Kasam, comme Tel Aviv l’a affirmé au départ. En vérité, Israël a détaché une guerre d’extermination.

"Est il possible cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Est-il possible qu’au XXIe siècle on puisse enfermer un million et demi de personnes et faire d’elles tout ce qu’on veut en les nommant de terroristes ?" C’est une question qu’ont posée les médecins norvégiens Mads Gilbert et Erik Fosse - cela fait déjà 20 ans qu’ils prêtent assistance à Gaza comme membres de l’ONG Norwac - à la sortie de la bande par l’Égypte (Le Monde, 12-1-09). Ils s’étaient occupés "des victimes pour lesquelles nous avons toutes les raisons de penser qu’il s’agit d’un nouveau type d’arme, essayée par les Américains, connue par l’acronyme DIME (Explosif en Métal Inerte Dense)". Les DIME sont puissants, leur rayon d’action est de 10 mètres, mais à trois mètres de l’explosion ils coupent le corps en deux, à huit, ils coupent les jambes proprement.

Human Rights Watch a dénoncé l’emploi possible de bombes au phosphore blanc contre les palestiniens. Elles sont d’un usage militaire autorisé pour créer des rideaux de fumée, mais pas dans des zones peuplées, comme l’accord de l’ONU sur les armes conventionnelles l’établit (www.hrw.org, 10-1-09). Interrogé à ce sujet, le major Israélien Avital Leibovitch a assuré que les FDI "n’utilisent pas d’armes que le droit international interdit. D’autres nations utilisent des bombes au phosphore et nous avons le droit de ne pas faire de commentaires sur le sujet". C’est certain, les FDI ont ce droit. Et les palestiniens, le droit de ne pas être écorchés vifs. Ni même au rythme d’un tango.

Traduction de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

Juan Gélman para Página 12

Página 12 . Buenos Aires, le 15 janvier 2009.

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