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2 mars 2011

Les « fonds vautours » ou fondos buitres et l’Argentine

 

A ma connaissance, l’expression « fonds vautour » en français ne s’utilise pas ou peu. La dénomination plus élégante ou plus langue de bois s’approcherait de « fonds d’investissement à haut risque » ou « spéculatifs ».

Une définition des « fonds vautour » s’impose donc. Ces fonds rachètent des dettes sous forme d’actions ou d’obligations de pays ou d’entreprises en grave crise à un prix très inférieur à leur valeur. En 2002, suite à la crise économique et financière de fin 2001, ces fonds ont ainsi racheté des titres de la dette publique argentine, parfois jusqu’à 20% de leur valeur. Ils se chargent ensuite d’obtenir le remboursement de ces dettes.

Tous les moyens sont bons

Lobbying, pressions, procès, saisie de comptes, etc. sont quelques-uns des moyens que ces fonds, fidèles aux habitudes des charmants volatiles qui leur ont donné leur nom, n’hésitent pas à utiliser contre des entreprises en faillite ou des économies exsangues pour récupérer l’argent.

Il y a quelques jours encore, le juge nord-américain Griesa (particulièrement coopératif avec lesdits fonds) a une fois de plus ordonné la saisie de fonds de la Banque Centrale Argentine conservés dans la Réserve Fédérale américaine. Au cours de ce long feuilleton judiciaire, ce même juge avait même été jusqu’à saisir des comptes de la Banque Centrale situés en Argentine.

Décision qui avait ensuite été annulée par la Cour Suprême américaine, pour violation de la souveraineté nationale. Il faut reconnaître aussi que ce type de précédent n’arrangeait personne car cela ouvrait la possibilité d’un embargo sur des comptes qui par ailleurs garantissent la monnaie et autres « détails » utiles à l’économie d’un pays.

Les pauvres ?

Vous me direz, l’économie argentine va mieux, elle doit de l’argent à ces gens qui ont bien voulu lui prêter et méritent de le récupérer. Elle pourrait rembourser ses dettes et se débarrasser de ces vautours qui lui tournent autour. A plusieurs reprises, le gouvernement a proposé un échange : de cette dette en default contre de nouveaux titres plus sûrs. Effectivement, cela impliquait aussi une réduction de la valeur nominale – mais la plupart des débiteurs ont préféré récupérer une partie de l’argent, à une incertaine bataille pour le remboursement du tout.

Ce qui n’est pas le cas des « fonds vautours ». Voici une sympathique vidéo, empruntée à mon programme fétiche 6,7,8 qui montre leur stratégie de lobbying… Je n’ai pas encore décidé s’il fallait en rire ou en pleurer. En remplaçant « Argentine » par « Iran » ou « Corée du Sud », cela colle pas mal non plus. Passons sur les accusations de voler les fonds de pension (le gouvernement a renationalisé les retraites après des années de privatisation qui, en plus de plonger dans la pauvreté des millions de personnes âgées car les retraites ne suivaient pas l’inflation, ont aussi donné lieu à une énorme escroquerie aux retraités, dont le procès est en cours actuellement… Mais j’y reviendrais).

Voir la video : Los medios de los fondos buitres.

Hélène la tête en bas. Argentine, le 27 février 2011

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