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31 mai 2006

Deuxième nuit d’incidents en banlieue parisienne

Le feu reprend dans la banlieue parisienne.

 

Des incidents entre jeunes et policiers ont éclaté mardi soir, pour la deuxième nuit consécutive, dans deux villes de la banlieue de Paris d’où étaient parties les violences qui avaient embrasé durant trois semaines les quartiers sensibles à travers la France.

Par l’Agence France-Presse
Paris, le mercredi 31 mai 2006.

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Quatre policiers ont été légèrement blessés, une dizaine de voitures ont été brûlées et cinq personnes ont été interpellées à Montfermeil et Clichy-sous-Bois, à l’est de la capitale, a-t-on appris de source policière.

Lundi soir, des échauffourées avaient opposé à Montfermeil les forces de l’ordre à une centaine de jeunes encagoulés, dont certains avaient caillassé le domicile du maire, auteur en avril d’un arrêté « anti-bandes » interdisant le regroupement de plus de trois personnes.

Mardi soir, trois policiers ont été blessés à Montfermeil alors qu’ils tentaient de riposter à des jeunes qui attaquaient avec des jets de pierre un commissariat, selon la police.

À la limite entre Montfermeil et Clichy-sous-Bois, devant les tours du quartier des Bosquets, des journalistes de l’AFP ont vu brûler un véhicule de police, dont s’étaient extraits peu avant quatre policiers, visiblement choqués.

Un hélicoptère, muni d’un projecteur, a survolé mardi soir les deux villes où cinq personnes ont été interpellés, majoritairement pour des jets de pierre. Parmi eux se trouvait Muhittin Altun, un jeune de 18 ans gravement brûlé en octobre dans le transformateur où deux de ses camarades étaient morts électrocutés alors qu’ils auraient été pourchassés par la police.

C’est cet incident qui avait mis le feu aux poudres à l’automne dans les banlieues où vit une forte proportion de Français originaires du Maghreb et d’Afrique noire.

Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy s’est rendu mardi soir dans la ville voisine de Gagny, où se trouve le commissariat le plus proche. Il a affirmé que les incidents avaient été « prémédités » par des « voyous » voulant « faire le plus de dégâts et le plus de blessés possible » et a promis qu’il ne laisserait pas mettre la pagaille ».

Les nouveaux heurts sont survenus dans un contexte local de forte tension entre une partie des jeunes de Montfermeil et le maire, Xavier Lemoine, membre du parti UMP (droite, au pouvoir). Selon associations et élus, ils n’augurent pas nécessairement d’une nouvelle flambée générale des banlieues.

Selon M. Lemoine, l’arrestation de l’auteur présumé d’une agression contre un chauffeur de bus serait à l’origine directe des incidents. Des élus de gauche estiment pour leur part qu’ils ont été provoqués par l’interpellation « très musclée » d’une mère de famille, lors d’une perquisition policière.

À l’automne, des dizaines de bâtiments publics et d’entreprises et près de 9.000 véhicules avaient été incendiés au cours des trois semaines de violences qui avaient touché les banlieues défavorisées, marquées par un taux de chômage pouvant atteindre jusqu’à 40%.

Le gouvernement avait annoncé des mesures pour aider les banlieues, notamment un effort de rénovation et 100 millions d’euros de subventions, et pour mieux lutter contre les discriminations raciales. Mais des associations ont affirmé que ce n’était pas suffisant.

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