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29 décembre 2021

La droite veut cribler la démocratie

La joie du peuple leur fait vomir de la haine

par Sandra Russo *

 

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Et il est arrivé, après plus d’un an d’en avoir envie, l’immense rassemblement pour fêter spontanément le 17 novembre. Au soutien apporté au Président s’est superposée cette affirmation de soi de milliers et de milliers de militants de différents partis, organisations et syndicats qui ont rempli la place [de Mai] et l’ont emplie de cette joie qui exaspère, irrite et provoque des brûlures d’estomac dans l’opposition. Cette affirmation de soi est venue du travail fait porte à porte et par en dessous, ce que les militants de base savent faire, ceux qui ne montent jamais une scène ou ne cherchent rien d’autre que de lever l’étendard de leur lieu d’appartenance.

Ce sont ceux qui comprennent sans qu’il soit nécessaire qu’un sociologue ou un homme politique explique une situation quelconque. Il y a une connaissance profonde et une intelligence carnivore dans ces bases, y compris parmi ceux qui ont retenu leurs votes lors du PASO [Primaires, Ouvertes, Simultanées, Obligatoires], reconfigurant le scénario politique : le gouvernement sait déjà qu’il a les bonnes réponses si le chemin est celui promis, mais il n’y a jamais de romance politique sans promesses tenues. C’est ce traitement simple que les électeurs ont avec leurs dirigeants : l’accompagnement vient de la main des politiques nécessaires pour sortir la tête et respirer un bol d’air, ou manger tous les jours ou avoir un toit ou du travail.

Cependant, un jour plus tard, les visages aigres et exaspérés de l’opposition où il n’y a pas de colombes, parce que tous consentent depuis des années à des pratiques de violence institutionnelle et que la déviation judiciaire transforme la justice en une mascarade à travers la persécution et le harcèlement des opposants ou des pauvres, la réaction est arrivée. Elle a touché Lucas González, dont les 17 ans ont été interrompus par deux balles de la Police Métropolitaine de Buenos Aires, beaucoup plus féroce et effrayante que les criminels car, comme face au terrorisme d’État, le délinquant on peut le dénoncer à la police, mais lorsque c’est la police qui arrive en civil, sans aucune identification et traque un jeune qui achète un soda dans un kiosque, que faire ?

Le même jour, à Neuquén, la délégation du Ministère du Développement Social une mosaïque de foulards blancs a été vandalisée avec des croix gammées. Et à Pergamino, une peinture murale sur le péronisme de l’artiste Nora Patrich a également été vandalisée, et les visages de Perón et d’Evita furent noircis. Planifiée ou inertielle, l’extrême droite a fait son entrée et a balayé avec sa haine les symboles de la joie populaire, parce qu’un jeune comme Lucas est aussi un symbole de ce que les haineux détestent : ils détestent vivre en paix.

Pourquoi les négationnistes ont-ils été autorisés à entrer au Congrès ? Pourquoi n’empêche-t-on pas -dans un pays où un génocide récent est une chose jugée et non une photocopie d’un cahier- ceux qui le nient de se porter candidats aux élections ? Est-il si difficile de comprendre que ceux qui nient le génocide ce n’est pas parce qu’ils ne croient pas dans ce qui s’est passé, mais c’est qu’en le niant ils le revendiquent, tout en indiquant qu’ils le feraient à nouveau.

Non seulement, comme l’a dit le Président, il n’y a rien à dialoguer avec ceux qui nient la vérité historique de l’Argentine qui comprend des crimes aberrants. Nous devons couper court à l’impulsion négationniste et cette abomination de la policiers qui cherchent leur proie et leur proie c’est quiconque qui est jeune et de peaux mat.

En tant que peuple, nous avons subi de terribles pertes, dont ce journal témoigne chaque jour dans des rappels. Que nous est il arrivé pour que nous ayons ouvert la porte du Congrès à ces gens rampants qui exhortent à « tirer » ou à transformer un suspect en « gruyère » ? Les employés des médias de Macri ont travaillé dur pour que ce fasciste autoproclamé libertaire touche le ciel de ses mains et remplit de nombreux esprits avec son poison.

Nous avons besoin de la rigueur de la loi, nous n’avons pas besoin de valider, sous aucune forme présumée de « liberté », le crime dans le dos. Il faut beaucoup de civilité et de courage. Les jeunes, doivent être conscients que la seule rébellion possible est contre le fascisme, qui n’est rien d’autre que l’instrument du statu quo pour créer des loups quand ils sont des agneaux.

Vous n’avez pas à avoir peur de ces escarmouches ou de ces crimes à la volée que Bullrich a fêté à l’époque et Macri aussi. Et arrêtons de parler de faucons et de colombes. Toute colombe est choquée par un meurtre aussi brutal que celui de Lucas Gonzalez. Pourtant, personne de Juntos por el Cambio ne s’est montré scandalisé, et sur tous les écrans qui font partie de leur clan, ils le minimisent. Ils laissent faire. Ils l’ont toujours fait, mais aujourd’hui ils ont soif de revanche.

Les discours haineux et d’’élimination de l’autre doivent être interdits. Ne pas insinuer ou admonester ou avertir/montrer du doigt. Les interdire. Ceux sont des apologies des crimes, parce que nous voyons déjà, qu’ils sont le verbe qui précède l’action, qui est un crime. Les arguments pour ne pas entrer dans leur jeu, qui se cache dans le mot « liberté », ont été parfaitement donnés par Angela Merkel à plusieurs reprises, séparant les forces démocratiques des néo-nazis, qui prétendent être inclus pour détruire plus tard ce système de gouvernement.

C’est maintenant que nous devons le faire, avant de continuer à pleurer la perte de vies humaines par des gens qui, si ils le peuvent, cribleront la démocratie.

Sandra Russo* para Página 12

Página 12. Buenos Aires, 20 le novembre 2021.

* Sandra Russo est journaliste, éditorialiste, auteur et animatrice argentine de diverses émissions de radio et télévision

Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diáspora par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo de la Diaspora. Paris, le 1er janvier 2022

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