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1er juin 2006

Conflit majeur pour Bachelet au Chili : 730 étudiants arrêtés dans la plus grande manifestation de ces 30 dernières années.

 

Des centaines de milliers de personnes ont participé au mouvement de grève décrété par les étudiants du secondaire qui réclament des réformes éducatives et la gratuité des transports publics. Á Santiago, il y a eu des heurts violents avec la police de même que dans d’autres villes du pays.

De l’AFP, EFE, AP Y DPA
Santiago du Chili, 31 mai 2006.

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La plus importante mobilisation de ces trois dernières décennies pour exiger une réforme profonde de l’éducation publique s’est terminée hier, par de violents affrontements avec la police et 730 arrestations à travers le pays, la majorité d’entre elles à Santiago, selon les informations fournies par la police hier soir. Des centaines de milliers d’étudiants ont suspendu leurs activités et ont mis à l’épreuve l’habileté politique de la présidente Michelle Bachelet qui a dû convoquer dans l’urgence une partie de ses ministres afin de trouver une issue à cette crise qui dure depuis déjà près d’un mois.

A l’origine de ce mouvement, on trouve les élèves du secondaire auxquels se sont joints des professeurs et des étudiants des universités qui réclament une réforme qui permette d’élever la qualité de l’enseignement afin d’éliminer le fossé entre les élèves des collèges privés et ceux du public. Ils réclament par ailleurs, la gratuité des transports publics et de l’examen de sélection universitaire, condition nécessaire pour entamer des études universitaires.

Dans tout le pays, près d’un million de personnes ont répondu selon les organisateurs, à l’arrêt des activités dans les collèges et les universités. La police quant à elle, a parlé de près de 600 000 manifestants, un chiffre qui dépasse de loin toutes les autres manifestations étudiantes de ces 30 dernières années.

Bien que la manifestation se voulait pacifique, des échauffourées ont éclaté dans les rues de Santiago, lorsque la police a bloqué le cortège étudiant avec des grenades lacrymogènes et l’utilisation des canons à eau. Au moins 300 personnes ont été arrêtées, en grande partie autour du palais du Gouvernement, du Ministère de l’Education et du siège de l’Université du Chili, selon les sources officielles. Dans les autres villes, il y a également eu près d’une centaine d’interpellations.

Selon les versions des journalistes de Santiago et des témoins, dans plusieurs cas les échauffourées ont été provoquées par la police qui a cherché à disperser par la force, la marche pacifique de groupes d’étudiants. La répression a également frappé des journalistes, des caméramans et des photographes dont certains ont été frappés par des policiers à cent mètres du Palais de la Moneda.

Le sous-secrétaire du Ministère de l’Intérieur, Felipe Harboe, a dénoncé ces agressions et a déclaré qu’il avait ordonné l’ouverture d’une enquête interne pour déterminer les responsabilités. De son côté, le gouverneur de Santiago, Víctor Barrueto, a justifié le recours à la force en affirmant que l’on ne pouvait pas tolérer les interruptions de trafic.

Près de 250 collèges publics de toutes les villes du Chili se sont joints à l’appel à la grève de l’Assemblée de la Coordination des Elèves du Secondaire (ACES), auxquels se sont ajoutés en signe de solidarité une dizaine d’établissements privés. On trouve parmi ces collèges, celui de La Girouette où étudie Sofía Henríquez, la fille de Michelle Bachelet.

Confrontée à la plus importante crise depuis son accession au pouvoir le 11 mars dernier, la présidente Bachelet a convoqué dans l’urgence le Comité Politique des ministres au Palais de la Moneda. S’y trouvaient le ministre de l’Intérieur, Andrés Zaldívar, le ministre des Finances, Andrés Velasco, qui a entre ses mains la possibilité de financer d’éventuelles mesures, et le ministre de l’Education, Martín Zilic, qui s’est réuni par la suite, à la demande de la présidence, avec 25 représentants étudiants pour amorcer le dialogue.

« Nous allons écouter leurs propositions » a déclaré Zilic avant la réunion qui s’est tenue à la Bibliothèque Nationale. Après plus de cinq heures de discussion, le gouvernement et les représentants étudiants ne sont pas parvenus à trouver un accord. Ils ont décidé de poursuivre les négociations aujourd’hui, alors que le mouvement de grève devait également se maintenir.

Les heurts avec la Police se sont rapprochés dans l’après-midi de l’entrée de la Bibliothèque Nationale et, selon des témoins, l’odeur des gaz lacrymogènes s’est propagée jusqu’au deuxième étage du bâtiment où se tenait la réunion.

Le mouvement de protestation a débuté au début du mois, lorsque les élèves des lycées demandèrent la gratuité des transports publics et de l’examen d’entrée dans l’enseignement supérieur qui coûte 19.600 pesos chiliens (soit près de 38 dollars américains). De plus, ils réclament une réforme de la Loi Organique sur l’Enseignement (Ley Orgánica Constitucional de Enseñanza), en vigueur depuis la dictature, et qui selon les manifestants, a transformé l’éducation en « business » . Depuis, des manifestations ont été organisées et se sont soldées par des incidents et des centaines d’interpellations.

Traduction por El Correo de l’espagnol : Thibaut Brunet

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