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4 août 2013

Un nouveau modèle « stock-flow » pour la Grèce montre que le pire reste à venir.

 

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Dimitri Papadimitriou, Gennaro Zezza et Michalis Nikiforos ont conçu un modèle dense reposant sur les stocks et les flux (stock-flow) pour analyser la trajectoire forcée de l’économie nationale grecque et pour évaluer les alternatives existantes aux politiques d’austérité régnantes. Il s’agit d’un modèle macro-économique basé sur la nouvelle analyse de Cambridge, le même type de modèle qu’utilise l’Institut Levy d’analyse stratégique aux Etats-Unis.

Ce que les résultats de leurs simulations laissent apparaître c’est que le Commission Européenne (CE) et le Fond Monétaire international (FMI) ont été assez et de façon constante optimistes sur l’économie grecque et sur les effets de la poursuite des politiques d’austérité ; ils sont encore optimistes, même après que le FMI ait admis la surévaluation des bénéfices de la contraction fiscale. Voici, par exemple, les anciennes et actuelles projections de la Commission sur le chômage grec, comparées avec les résultats réels et des projections de l’Institut Levy pour 2016.

Comme vous verrez, la projection produite par le Modèle de l’Institut Levy pour la Grèce (MILG) montre une trajectoire beaucoup plus désastreuse sur la hausse du chômage, comparée avec les dernières projections de la CE. Si les politiques en vigueur se poursuivent, le taux de chômage peut augmenter d’un ruineux 27,4 % jusqu’à presque un 34 % vers la fin 2016.

La stratégie de la « dévaluation interne » de la Troika (CE/FMI/BCE) – basée sur l’idée qu’une réduction inévitable des salaires augmentera la compétitivité, propulsant une croissance soutenue sur les exportations, ne convient pas. Couper les salaires au moyen d’un consentement du gouvernement contribue à descendre la consommation domestique. Et comme on peut le voir plus bas, bien qu’un accroissement des exportations grecques ait accompagné le démarrage de la contraction fiscale, les exportations n’ont pas augmenté suffisamment pour compenser la diminution des autres composantes de la demande globale (depuis leurs minimum, les exportations ont à peine augmenté à 8 000 millions d’Euros ; dans la même période, les dépenses publiques seules ont baissé de quelque 13 000 millions d’Euros).

Les auteurs reconnaissent qu’il est possible que les exportations augmentent encore, mais il est peu probable que l’accroissement des exportations nettes soit suffisant pour compenser la chute en piqué de l’investissement, de la consommation et des dépenses du gouvernement (et les dernières données montrent que les exportations grecques de fait ont diminué pendant le dernier trimestre de 2012). « L’implication de nos découvertes », concluent les auteurs, « c’est qu’ il va falloir beaucoup temps pour atteindre une croissance dans les exportations via la dévaluation interne, et que cela n’augure rien de bon pour les exportations [grecques] les fortunes décadentes de ses principaux partenaires commerciaux. »

La dévotion continue de la Troika aux doctrines intellectuelles défectueuses produit des contradictions sérieuses quant aux finalités des objectifs de déficit pour la Grèce et les espoirs concomitants sur la croissance et l’emploi. Ce nouveau modèle de stocks et de flux rend cela plus évident : les auteurs montrent qu’un stimulant fiscal d’une valeur approximative de 41 000 millions d’Euros serait nécessaire pour que la Grèce atteigne les objectifs de la Troika en terme de PIB vers la moitié 2016. Cela requerrait une augmentation du déficit de la Grèce jusqu’à 12 % du PIB. Il est inutile de dire qu’un stimulant fiscal de tel ordre - ou de n’importe quel autre montant est hors des plans de la Troika.

Papadimitriou, Nikiforos et Zezza réclament un « Plan Marshal » pour la Grèce : de l’investissement, financé par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), dans un programme développé vers la création de postes de travail dans le service public ; un programme qui a obtenu des résultats impressionnants dans d’autres pays et, à plus petite échelle, y compris en Grèce.

L’analyse stratégique pour la Grèce (« A Levy Institute model for Greece. Mai 2013 » le document complet est accompagné d’ une fiche technique qui détaille la spécificité du modèle et présente avec plus de détails comment ont été traités les données. (Voir plus bas dans cette page).

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 4 août 2013.

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* Michael Stephens est analyste économique, chercheur du Levy Economics Institute.

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