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14 novembre 2012

« Pour les travailleurs de l’Europe et pour nous les Argentins » Hugo Yasky

par Hugo Yasky *

 

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Les centrales syndicales de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de la Grèce ont appelé aujourd’hui, pour la première fois de façon simultanée, à la grève et à la mobilisation pour rejeter la politique de rigueur et de réductions de salaire dont sont victimes les salariés depuis le commencement de la crise mondiale de 2008. Lors de la dernière réunion du Conseil de la Confédération Syndicale Internationale, où j’ai participé comme représentant de la CTA, il a été décidé de convoquer les travailleurs du monde entier à exprimer leur solidarité avec les luttes de ces syndicats. C’est le sens des manifestations que nous feront devant les ambassades de la Grèce et de l’Espagne, parce que nous les travailleurs d’Argentine, et en particulier ceux de la CTA, nous ne devons pas oublier que nous avons reçu dans les années 90 le soutiens solidaire du syndicalisme d’Espagne, d’Italie et du Portugal, notamment, durant cette décennie où l’on nous a appliqué la recette brutale des « ajusteurs ». Ce que maintenant Angela Merkel lance depuis la Banque Centrale Européenne est la même chose que ce dont nous avons souffert en notre propre chair, sous la baguette du FMI, croyant qu’ il s’agissait d’un remède amer pour retrouver la vitalité de l’économie. La fin du film de 2001 nous la connaissons tous déjà.

Nous les travailleurs devons bien avoir en tête que ce qui fut le passé récent de l’Argentine et ce qui est le présent de l’Europe peut redevenir notre avenir si encore une fois reviennent ceux qui soutiennent le retour des politiques néolibérales. C’est pourquoi aujourd’hui nous marchons pour que nos frères européens puissent sortir de la moulinette dans laquelle les ont mis les propriétaires du pouvoir économique et les gouvernements fantoches manipulés par ceux-ci comme de simples marionnettes. Mais nous marchons aussi pour notre propre défense parce que nous savons que, au coin de la rue, les mêmes nous attendent avec leurs recettes économiques orthodoxes du monde mondialisé qui dans les années 90 nous ont mis dans la misère et que, aujourd’hui, ils harcèlent le gouvernement de Cristina Kirchner. Et cela ne signifie pas tomber dans un conformisme qui nous empêche de mener des revendications sur ce qu’il manque pour continuer à avancer, mais nous savons que nous ne pouvons pas tomber dans l’incongruité de ceux qui, au nom de ce qu’il reste à conquérir, finissent par servir de bélier à ceux qui veulent le retour du néolibéralisme.

* Hugo Yasky, Secrétaire général de la Centrale de Travailleurs de l’Argentine (CTA).

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 14 novembre 2012.

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