recherche

Accueil > Empire et Résistance > « Gringoland » (USA) > Obama : un gouvernement sans contrôle

16 août 2014

Obama : un gouvernement sans contrôle

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Editorial de La Jornada

Selon une information publiée hier par The Wall Street Journal [White House Now Scrutinizing Israeli Requests for Ammunition by Adal Entous. WSJ, Aug 14, 2014], pendant l’offensive militaire israélienne contre les palestiniens de Gaza, le Département de Défense des États-Unis a autorisé la vente d’armes à’Israël sans informer la Maison Blanche ni le Département de l’État, malgré que le président Barack Obama, devant les critiques faite à son administration quant aux victimes causées par ces armes au seil de la population civile de la bande de Gaza , ait imposé des restrictions temporaires sur de telles exportations. Conformément à la législation des Etats-Unis, les ventes d’armes à fort potentiel à un autre pays requièrent l’approbation des autorités militaires et des civiles.

Des sources du Département d’État, citées par le quotidien new-yorkais, ont affirmé que les fonctionnaires du Pentagone leurs sont passées pardessus, et estiment comme déconsidéré et peu crédible le régime de Tel Aviv. Pire encore, selon le WSJ, les sphères politiques de Washington se sentent publiquement manipulées par Israël.

La donnée est extrêmement inquiétante, parce que cela confirme la perception selon laquelle Obama n’a pas le plein contrôle d’appareil gouvernemental et parce que cela montre un certain degré d’insubordination des hauts commandements militaires à l’égard des civils. Ce fait, qui serait grave et inacceptable dans tout pays qui se réclame démocratique, est alarmant si l’on considère que les États-Unis sont la principale puissance militaire du monde et que des décisions sensibles passent par le Pentagone, y compris celles relatives aux exportations militaires, capables de modifier l’équilibre stratégique dans des régions entières. Dans un scénario semblable, la présence de pouvoirs factices peut avoir des conséquences catastrophiques.

Diverses voix ont insisté sur le fait que l’un de ces pouvoirs est la capacité de manoeuvres du régime d’Israël au Capitole, à la Maison Blanche, au Département d’État et au Pentagone. Il faut ajouter à cela ce que l’ex-président Dwight Eisenhower appelait le complexe industriel - militaire, façonné basiquement par les fabricants et les fournisseurs d’armes et de services pour la guerre, et dont la capacité de distorsion politique est restée démontrée, avec des implications tragiques, dans de nombreuses occasions.

Les plus récentes ont été les incursions guerrières étasuniennes contre l’Afghanistan et l’Irak, dans la genèse et le développement de laquelle la pression des industries et des entrepreneurs de l’armement ont eu un rôle déterminant, qui ont eu à chaque instant le vice-président Dick Cheney pour allié et partenaire.

D’un autre point de vue, l’épisode montre que la complicité des États-Unis avec les atrocités perpétrées par ’Israël contre la population palestinienne dispose de ramifications étendues dans l’administration publique et que la Maison Blanche a perdu la capacité – si une fois elle l’a eu – d’y mettre fin.

Finalement, l’insubordination commentée du Pentagone montre Barack Obama comme un président affaibli, dépassé et incapable de coordonner et de contrôler l’ensemble des institutions qui devaient se soumettre au pouvoir présidentiel.. D’où qu’on le voit, le sujet est alarmant.

Editorial de La Jornada

La Jornada. Méxique, le 15 août 2014.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 16 août 2014.

Contrat Creative Commons
Cette création par http://www.elcorreo.eu.org est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 Unported. Basée sur une œuvre de www.elcorreo.eu.org.

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site