Manifestation contre la nouvelle École des Amériques.

Manifestation contre une nouvelle école de formation militaire pour sud-américains, a l’image de la tristement célèbre École des Amériques.

Par Agence France-Presse, Washington

Un militaire de l’école de Fort Benning nettoie les murs de l’édifice après le passage des manifestants.

Près de 10 000 personnes ont manifesté dimanche aux États-unis pour réclamer la fermeture d’une école militaire destinée aux sud-américains, et une centaine d’entre elles ont été interpellées, selon les organisateurs de ce rassemblement.

Au moins 96 personnes ont été arrêtées pour être entrées illégalement dans l’enceinte de la base militaire américaine de Fort Benning (Géorgie, sud-est), où se trouve l’école, a-t-on précisé de même source.

Les manifestants exigeaient, comme chaque année depuis 1990, la fermeture de l’Institut de l’hémisphère occidental pour la coopération dans le domaine de la sécurité, appelé auparavant École des Amériques.

Les manifestants estiment que les diplômés de cette école sont à l’origine de violations des droits de l’Homme en Amérique latine.

Selon l’un des protestataires, Matthew Smucker, il s’agissait de la plus importante manifestation depuis longtemps. « Ils ont fait plus attention à nous que d’habitude. Nous arriverons peut-être à faire fermer l’école », a-t-il dit.

Les manifestants organisent chaque année une action pour faire fermer l’école en souvenir de l’assassinat au Salvador en 1989 de six prêtres jésuites et de deux autres personnes par des officiers dont certains étaient sortis de l’institution américaine.

L’École des Amériques, basée dans le passé dans la zone du canal de Panama, avait eu notamment comme diplômés l’ancien homme fort du Panama Manuel Noriega, l’ancien dictateur argentin Leopoldo Galtieri et le dernier dictateur bolivien Hugo Banzer.

Le Congrès américain avait fermé l’institution en 2000, mais elle avait rouvert en 2001 sous contrôle du département américain de la Défense, avec depuis lors un enseignement prévoyant une large place pour les questions des droits de l’Homme.