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22 janvier 2006

Les Etats Unis comptent sur que Harper gagne les élections pour que le Canada accepte le bouclier antimissile

 

Si Stephen Harper est porté au pouvoir la semaine prochaine, on s’attend à Washington à ce que le Canada puisse enfin dire oui au bouclier antimissile américain.

Par Alexandre Sirois
La Presse. Washington, le vendredi 20 janvier 2006

Une poignée d’experts des relations entre les deux pays, réunis hier à Washington, ont dit prévoir que le chef conservateur renversera la décision prise par Paul Martin sur cet enjeu controversé.

" Des divers dossiers qui tiennent le haut du pavé actuellement, c’est dans celui du bouclier antimissile qu’un changement de direction est le plus probable s’il y a un changement de gouvernement ", a déclaré à La Presse l’ancien ambassadeur américain à Ottawa, Gordon Giffin.

Cet ancien diplomate a été interrogé en marge d’une discussion sur les élections canadiennes, organisée par le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS), un institut de recherche réputé de la capitale.

Lors de cet échange public, M. Giffin a dit croire que même la Maison-Blanche s’attend à un changement de cap du gouvernement canadien dans ce dossier, advenant une victoire de M. Harper.

Le directeur du Centre des études canadiennes de l’Université Johns Hopkins, Charles Doran, a lui aussi estimé que le sujet du bouclier antimissile sera remis sur le tapis par un gouvernement conservateur.

" Si la Grande-Bretagne, le Japon et l’Australie ont accepté, je soupçonne qu’il y aura des gens qui diront : pourquoi est-ce que le Canada ne participerait pas d’une quelconque façon ", a-t-il déclaré.

M. Doran a par ailleurs affirmé qu’il y aura un " changement d’atmosphère " à Washington si M. Harper est élu. On sera, selon lui, vraisemblablement plus chaleureux à l’égard d’un gouvernement conservateur.

Si bien que le plus récent litige entre les deux pays, au sujet de l’obligation de posséder un passeport ou une carte d’identité spéciale pour traverser la frontière, pourrait être l’un des premiers à se régler. " Je prévois qu’il y aura possiblement des progrès dans ce dossier ", a-t-il ajouté.

L’avis des deux spécialistes américains sur le bouclier antimissile a été partagé par Louis Bélanger, professeur québécois de sciences politiques qui effectue un séjour d’un an à Washington. " Les conservateurs vont vouloir revoir l’engagement du Canada, a-t-il indiqué. Je pense que (l’enjeu) sera ressuscité par Harper au moment qu’il juge opportun. "

Les experts ont par ailleurs reconnu que l’actuel ambassadeur canadien aux États-Unis, Frank McKenna, pourrait être tenté de quitter son poste si M. Harper triomphe. Il est pressenti comme l’un des successeurs de M. Martin à la tête du Parti libéral.

S’il ne part pas, il devra possiblement trimer pour être aussi efficace à Washington, a fait remarquer M. Giffin. Ce dernier, nommé à Ottawa par le président Bill Clinton, est demeuré en poste pendant quelques mois après l’arrivée de George W. Bush au pouvoir. " Durant cette période, personne n’a pensé que j’avais un impact quelconque sur les décisions prises (à Washington) quant à la relation entre nos deux pays, a-t-il dit. Les gens avaient raison. Je ne savais pas où téléphoner ! Et si je l’avais su, on n’aurait pas pris l’appel. "

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