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11 septembre 2002

Les Américains dans la ligne de mire de la guérilla

par Jacques Thomet

 

Les Usaméricains semblent être dans la ligne de mire de la guérilla en Colombie après les révélations sur un nouveau plan d’attaque des rebelles à la roquette, éventé par l’armée, contre Bogota, y compris l’ambassade des États-Unis comme possible objectif.

À la veille du 11 septembre, un an après les sanglants attentats contre les États-Unis, les autorités du pays andin ont en effet affirmé avoir déjoué une offensiveprévue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) dans la capitale, avec 1.300 roquettes et une tonne d’explosifs.

« Nous n’en avons pas la preuve formelle, mais de nombreux indices donnent à penser que ce plan visait aussi l’ambassade américaine », a indiqué mardi soir à l’AFP une haute source du ministère de la Défense, qui a requis l’anonymat.

« L’objectif des FARC visait une série d’édifices publics, de centres commerciaux et de lieux de grande affluence populaire », avait annoncé mardi matin le colonel Gustavo Becerra, commandant-adjoint de la 13e brigade militaire, sans mentionner les locaux diplomatiques américains, ni la date prévue pour cette offensive.

1300 roquettes de 120 mm, ainsi que leurs tubes de lancement, avaient été saisies samedi par l’armée de terre dans un dépôt de Bogota, dans le quartier ouest. Lundi, une tonne d’explosifs destinés à ces lance-roquettes a été découverte dans un local du sud-est de la capitale par la force publique.

Le ministère public, contacté par l’AFP, avait révélé mardi matin que des photos et des plans de l’ambassade des États-Unis à Bogota avaient été découverts lors des perquisitions à l’origine des saisies de roquettes et d’explosifs samedi et lundi. Deux miliciens des FARC ont été arrêtés par les autorités lors de cette enquête.

Interrogé sur cette menace présumée attribuée par l’armée aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), un porte-parole de l’ambassade des États-Unis s’est contenté de répondre à l’AFP que la mission diplomatique « ne commentait pas les thèmes reliés à sa sécurité ».

Selon le colonel Becerra, l’attaque planifiée par la guérilla contre Bogota avec 1.300 roquettes, chacune d’un poids de 10 kg, devait être commise par le même commando à l’origine du lancement de quinze engins identiques près du palais présidentiel le 7 août dans la capitale, lors de l’investiture du nouveau chef de l’État, Alvaro Uribe, un homme à poigne décidé à mater les rebelles.

Cette sanglante offensive avait fait 21 morts et 70 blessés. L’une des roquettes avait frappé une corniche du palais, mais sans blesser aucun des 600 invités à la cérémonie, dont cinq chefs d’État.

« Il vous faut accentuer le repérage des gringos (NDLR : surnom des Américains en Amérique latine), où qu’ils soient, parce qu’ils nous ont déclaré la guerre, et vous devez aussi les combattre », avait ordonné à ses troupes Jorge Briceno, commandant militaire des FARC, selon le contenu d’écoutes réalisées par la sécurité, et diffusé après cette attaque.

Considérés comme « objectifs militaires » par les FARC, principale guérilla avec 17.000 hommes dans ce pays de 42 millions d’habitants confronté à 38 ans de guerre civile avec plus de 200.000 morts, les résidents américains en Colombie, comme la plupart des autres étrangers, sont invités par leurs consulats à ne pas sortir en voiture sur les routes.

Les États-Unis ont autorisé en juillet la Colombie à utiliser contre la guérilla leur matériel militaire, jusqu’ici fourni dans le cadre d’une aide de deux milliards de dollars au Plan Colombie anti-drogue pour éradiquer les 160.000 ha de plantations de coca. Le pays andin produit 580 tonnes de cocaïne par an, ce qui constitue un record du monde.

Ce programme inclut la présence de 800 conseillers américains, appelés à entraîner l’armée et la police colombiennes, sans intervenir directement sur les théâtres d’opérations militaires.

Agence France-Presse
Bogota, 11 de septembre de 2002

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