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25 août 2017

La corruption des élites locales autorise le pillage sans limites. L’exemple chilien.

L’ignomineux investissement étranger dans l’industrie minière

 

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Le vendredi 18 août 2017, la section Économie et Négoces du [tristement célèbre quotidien conservateur] El Mercurio célèbre la décision de BHP Billiton] d’investir 2 460 millions de dollars dans le gisement Spence, dans la Région de l’Antofagasta. Pour sa part, La Commission Chilienne du Cuivre (Cochilco) se félicite ces derniers jours, dans sa page Web, que l’« investissement » minier prévu pour la période 2017-2026 atteigne 64 856 millions.

Il s’agit du même Cochilco qui, après avoir souligné la contribution des 10 plus grandes compagnies minières privées pour l’exercice 2016, informe qu’elle a atteint la somme de 18,8 millions de dollars.

Cochilco précise que la contribution de Codelco a atteint 942 millions de dollars, et que celle d’Enami a été de 8,8. Cela veut dire que Codelco a payé 515,5 dollars la tonne de cuivre, Enami 60,9 dollars, et les compagnies minières étrangères seulement 5 minables dollars, une aumône à tout point de vue. Traduit en monnaie locale, la grande industrie minière étrangère a payé environ 3 250 dollars la tonne de cuivre : l’équivalent d’une médiocre bouteille de vin.

Tel est l’investissement étranger que célèbrent tant El Mercurio, Cochilco, le gouvernement, le Conseil Minier et la Société Nationale d’Industrie minière (Sonami). Quelques uns, les moins nombreux, par ignorance. Les autres, les plus nombreux, en vertu de l’huile aromatique phénicienne.

Qualifier l’investissement étranger d’ignominieux peut sembler indulgent et cela l’est : nous pourrions direégalement qu’il est néfaste, déshonorant, scandaleux, abjecte, inique, méprisable, malsain, délinquant et une longue liste d’adjectifs qualificatifs similaires.

Dans un rapport au Sénat de 2003, le Service d’Impuetos Internos (SII) a confirmé que pratiquement aucune compagnie minière n’avait payé un seul dollar d’impôt sur leurs ventes au Chili, pour la simple raison qu’elles ne déclarent pas de gains. Elles déclarent des pertes !

Actuellement, elles accumulent près de 2 700 millions de dollars de pertes. Les pauvres multinationales minières : jusqu’à cette année environ avaient emporté 30 millions de tonnes de cuivre pour une valeur de 170 000 millions de dollars, – sans compter l’or, l’argent, le molybdène, etc. – elles sont si généreuses qu’ elles n’ont même jamais gagné un seul dollar, raison par laquelle elles n’ont jamais laissé un seul peso d’impôt au Chili. Il ne manquerait plus qu’elles demandent à être intégrées à la Dépense Sociale …

Les investissements dans La Disputada et Escondida ont été initiés avec la dictature, mais la grande masse de l’investissement étranger dans l’industrie minière a connu son essor à partir de 1990, sous les gouvernements « démocratiques » inaugurés par Aylwin. De plus, la Concertacion , avec l’aide enthousiaste de la droite, a légiféré pour que les multinationales minières étrangères ne soient pas imposées au Chili. En particulier, après avoir modifié la contribution minière sur la rente présumée en une contribution sur une rente effective, avec la Loi le 18.985 de juin 1990.

Avec la rente présumée, établie par la dictature, les grandes compagnies minières étaient obligées de payer un impôt sur les recettes : cela se payait sur la base de ce qui se vendait, et par conséquent les compagnies devaient payer dès la première tonne de cuivre qu’elles vendaient, même si elles déclaraient des pertes.

Avec Aylwin l’on est passé à une rente effective : l’impôt se paie seulement si des gains existent. C’est là qu’apparaît la « comptabilité créatrice », la double comptabilité et d’autres trucs qui font apparaître des pertes fictives.Tandis que le SII regarde ailleurs.

À partir de 1990 et jusqu’à en 2003 et même en 2004 et 2005, presque aucune grande entreprise minière n’a déclaré un quelconque gain et n’a pas payé le moindre impôt à la rente (merci les cons…, merci de Concertation …).

Situation qui se répète actuellement : durant l’année 2015 la moitié des grandes multinationales minières ont déclaré des pertes, et en 2016 presque aucune n’a eu De gains. L’activité des grandes sociétés minières –c’est bien connu- est un apostolat.

Ce sont donc les investissements que fêtent la Cochilco et tous les autres sbires au service du pillage des ressources naturelles chiliennes. Cependant le Cuivre n’est pas un sujet qui mérite la moindre citation : y a-t-il un candidat ou candidate à la présidence de la République qui le mentionne ?

L’épisode des contributions minières met en évidence qu’en matière d’évasion fiscale la Concertacion et la droite ont été mille fois plus néfastes que la dictature.

Le pire de tout est que l’investissement minier étranger a été et est absolument superflu et inutile : l’État du Chili a toujours eu les moyens pour développer l’industrie minière du cuivre :

En 1973, le Chili produisait 735 000 tonnes de cuivre, ce qui équivalait à 9,8 % de la production mondiale qui à l’époque était de 7,5 millions de tonnes. En 1989, la production mondiale avait augmenté à 1,52 million de tonnes, dont 628 000 étaient produites par la Codelco. La Corporation nationale a participé pour 41,2 % à l’augmentation mondiale de la production de cuivre.

Cela fut fait par la Codelco, ou bien l’État du Chili, ce qui est la preuve la plus irréfutable que le Chili n’a jamais eu besoin de l’investissement étranger pour développer son industrie minière.

La question est bien donc : Comment est-il possible qu’ait été autorisé cet investissement étranger pirate dans notre industrie minière ?

La réponse est douloureusement simple : la corruption de nos élites politiques et économiques a produit cette catastrophe colossale de l’investissement étranger ignominieux dans notre industrie minière..

Julián Alcayaga* pour DiarioUchile

DiarioUchile. Chile, 22 de agosto 2017

*Julián Alcayaga, professeur, économiste et avocat chilien

DiarioUchile. Chili, le 22 août 2017

Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diaspora par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo de la Diaspora. Paris, le 26 août 2017

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