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24 mai 2002

L’Uruguay s’enfonce dans la crise

 

Le gouvernement uruguayen a présenté mercredi au Sénat un plan d’austérité pour réduire d’urgence le déficit fiscal alors que le pays, dans sa quatrième année de récession, s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise, faisant craindre à certains une évolution similaire à celle de l’Argentine voisine.
Ce programme d’austérité, prévoyant une augmentation de l’impôt sur le revenu et l’instauration d’une taxe à la consommation sur les transports et l’eau, générera 230 millions de dollars de recettes nouvelles qui contribueront à combler le déficit fiscal, de l’ordre de 800 millions de dollars.
Suivant un premier train de mesures d’ajustement mis en place début mars, et devant rapporter 416 millions de dollars, il doit être accompagné d’importantes mesures de réduction des dépenses de l’Etat.
Présentant ce plan le 12 mai, le président uruguayen Jorge Batlle (Parti Colorado, centre-droit) avait estimé qu’il était incontournable en raison de l’impact de la crise argentine sur l’économie uruguayenne, ayant enregistré en 2001 une baisse de 3,1% de son Produit intérieur brut (PIB) et une hausse de son déficit fiscal à 4%.
La dévaluation du peso argentin début 2002 a grandement affecté la compétitivité des produits uruguayens par rapport à ceux de l’Argentine, comme cela avait été le cas face à ceux du Brésil avec la dévaluation du real début 1999, avait-il souligné, estimant que les Uruguayens ne pouvaient pas "rester liés à une économie qui nous apporte tant de complications, tant de problèmes".
Outre les exportations uruguayennes, provenant à 85% de l’agriculture et de l’élevage, la crise en Argentine a fait chuter de 50% le tourisme en Uruguay et affecte fortement le secteur de la distribution, diminuant d’autant les rentrées fiscales.
Elle a également entraîné un début de crise de confiance envers le système bancaire, à la suite du chaos financier survenu en Argentine avec les mesures gouvernementales de gel des retraits bancaires, en décembre dernier.
Selon des chiffres fournis par la Banque Centrale de l’Uruguay (BCU), les dépôts en monnaie étrangère dans les banques publiques et privées uruguayennes ont baissé de 18,7% entre fin décembre 2001 et fin avril dernier.
Les non résidents, des Argentins en majorité, ont retiré de leurs comptes 1,8 milliard de dollars en quatre mois alors que les résidents ont extrait quelque 727 millions de dollars.
Les réserves internationales de la Banque Centrale ont pour leur part diminué de janvier à avril 2002 de 1,387 milliard de dollars, soit une baisse de 46,92% par rapport aux 2,956 milliards de réserves disponibles au 31 décembre 2001.
D’autres indicateurs économiques illustrent la dégradation de la situation, notamment la hausse du "risque pays", à 1229 points, la faiblesse du peso uruguayen, et l’augmentation du chômage, passé à 14,8% le mois dernier, et de l’inflation, s’élevant à 1,61% pour le mois d’avril.
Selon le gouvernement, la crise ne pourra être surmontée qu’au prix des mesures d’ajustement qu’il propose pour limiter le déficit fiscal 2002 à 2,5% du PIB, conformément aux engagements pris auprès des organismes financiers internationaux.
Le Fonds monétaire international (FMI) a donné son accord en mars pour une aide de 743 millions de dollars. L’Uruguay tente cependant d’obtenir une assistance additionnelle, qui pourrait atteindre un milliard de dollars, auprès d’autres organismes de financement internationaux.
La mise en place des nouvelles mesures d’austérité risque cependant de s’avérer difficile en raison de l’opposition de la coalition de gauche Rencontre progressiste/Front élargi (EPFA), principale force politique au parlement, et de la centrale syndicale PIT-CNT, ayant organisé dimanche dernier un "concert de casseroles" anti-gouvernemental et prévoyant de nouvelles manifestations et grèves dans les prochains jours.

Piblie par Yahoo d’après l’AFP, le 23 mai 2002

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