Kirchner, Obama, YPF et la Chine...

De quoi ont parlé Christina Kirchner et Barrack Obama, dans l’entrevue privée que le second avait demandé à la première au Sommet des Amériques, il y a quelques jours? Peut être pas, et même sans doute pas du veto contre Cuba ou des Malouines ? Mais pourquoi pas du pétrolier argentin YPF et des appétits chinois !

L’Espagne est montée sur ces grands chevaux devant le projet de loi de reprise de 51 % du capital par l’Etat argentin de YPF, filiale du pétrolier espagnol Respsol. Brandissant représailles et autres menaces. Mais il ne faut pas omettre de dire dans cette histoire, que ce n’est pas par attachement à YPF, car Repsol était semble t-il en discussions avancées avec China Petrochemical (Sinopec). L’accord aurait porté sur plus de 15 milliards de dollars, le groupe chinois trouvant tout à fait intéressantes et attractives les réserves argentines.

Cette éventuelle main-mise chinoise sur la compagnie pétrolière avait de quoi déplaire à l’Argentine qui veut veiller à sa souveraineté énergétique, mais aussi de quoi inquiéter ou énerver les Etats-Unis qui voient d’un très mauvais œil toute implantation directe capitalistique chinoise sur le continent latino américain, et particulièrement dans le très sensible domaine de l’énergie.

Il est étonnant que dans le concert des critiques attisées par l’Espagne et visant l’initiative Argentine, on n’a pas entendu plus fortement Hillary Clinton ou Obama si prompts habituellement à réagir à tout éventuelle atteinte à la sécurité juridique des investissements internationaux dans les pays d’Amérique Latine... Clinton a même, depuis le Brésil, dit, que “les décisions avoir leur justification, on doit vivre au sein de ce schéma”. D’ailleurs Rajoy , le premier ministre espagnol dépité a considéré comme timide la déclaration des Etats-Unis, s’appuyant plus sur un éventuel soutien européen.

El Correo, paris le 18 avril 2012

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