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17 décembre 2003

Haïti
Ancien ministre français déçu de la gestion du pouvoir en Haïti

 

Par Weibert Arthus
AlterPresse. Paris, 16 dec. 2003
Collaboration spéciale

Jack Lang L’ancien député socialiste, ministre de la culture sous François Mitterand, ministre de l’éducation nationale du gouvernement de Lionel Jospin, avait participé au combat pour le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti après le coup-d’État militaire de septembre 1991. Aujourd’hui il exprime sa déception face à une situation « attristante » et estime que les autorités haïtiennes doivent être réprouvées pour les exactions et atteintes aux libertés commises dans le pays.

Jack Lang a répondu à trois questions de Weibert Arthus :

Jack Lang quelle lecture faites-vous de la situation difficile que vit Haïti à la veille du bicentenaire de son indépendance (1er janvier 2004) ?

C’est une situation attristante. D’un côté, c’est un événement heureux de pouvoir célébrer l’accession à l’indépendance d’un pays qui a été l’un des tout premiers à s’arracher à la domination coloniale. D’un autre côté, le malheur s’est souvent abattu sur Haïti. On avait cru que l’éviction de la dictature des Duvalier allait faire place à un régime vraiment démocratique et on s’aperçoit que, malheureusement, l’atteinte aux libertés, la souffrance matérielle, les injustices, la perpétuation des privilèges ; tout cela prospère à Haïti aujourd’hui. Je dirais que ce qui est attristant aussi c’est que une bonne partie des pays du monde sont indifférents ou ignorants de la situation. Ce serait une bonne chose de saisir cet événement de la célébration de la naissance d’Haïti pour essayer de provoquer des prises de position, des expressions publiques pour tenter d’aider dans ce pays les personnes, les journalistes, les intellectuels et les militants qui voudraient faire progresser la liberté à Haïti.

Beaucoup de personnes qui ont eu à collaborer de près ou de loin avec M.
Aristide se déclarent déçus de sa gestion du pouvoir. Est-ce là votre sentiment ?

Je fais partie de ceux qui avaient fondé beaucoup d’espoir lorsqu’il a été élu président. Et vous vous souvenez, nous nous étions beaucoup battus pourqu’il puisse recouvrer ses fonctions après qu’il ait été écarté et on s’était dit "voilà enfin la démocratie va pouvoir vivre en Haïti." Hélas, nous avons connu des déceptions et aujourd’hui la situation est grave socialement, économiquement et politiquement.

Le Parti socialiste français dans son dernier communiqué a vertement critiqué la dictature qui s’installe en Haïti. Mais on est encore loin de la mobilisation qui s’était enclenchée contre le coup-d’état militaire de 1991.
Qu’est-ce qui peut être fait M. Lang ?

Il faut informer les gens parce que beaucoup trop de personnes, ici même en France, ne savent pas ce qui se passe là-bas. Je ne crois pas être moi-même trop bien informé dans les détails sur toutes les exactions, les atteintes aux libertés, les actes arbitraires et la situation sociale. J’en sais un peu parce que je suis souvent alerté par des amis comme Robert Ménard de Reporters sans Frontières. Ce qu’il faut faire c’est d’informer, faire savoir et exprimer auprès du peuple haïtien une solidarité et auprès des autorités haïtiennes une réprobation à l’égard des exactions ou des atteintes aux libertés qui sont commises en ce moment dans le pays.

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