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9 octobre 2003

Haïti
Amnesty Internationale dénonce le rôle du pouvoir dans la violence

 

Par AlterPresse
AlterPresse, P-au-P., 8 oct. 03

L’organisation internationale de
défense des droits humains Amnesty International s’inquiète de « la montée
de la violence politique en Haïti », qui provoque « une escalade des
atteintes aux droits humains », selon un communiqué publié ce 8 octobre, à
l’occasion du lancement d’un rapport sur la violence politique dans le pays,
à la veille du bicentenaire de son indépendance.

Interrogée par AlterPresse sur les implications exactes du pouvoir dans les
violences politiques dénoncées, Paige Whillite, chargée de l’Amérique Latine
et de la Caraibe, a déclaré que dans le rapport publié, il est fait mention
de « plusieurs rôles du pouvoir dans les violations / abus dénoncés ».

A part « les violations par la police », Paige Wilhite a noté que « les abus
attribués aux partisans Lavalas ne sont, pour la plupart, ni dénoncés par
Fanmi Lavalas (parti au pouvoir) ni suivis d’enquête policière / action
judiciaire ».

Dans son rapport, Amnesty International évoque les troubles qui durent
depuis plus de 2 semaines aux Gonaives (Centre-ouest), suite à l’assassinat
du chef de « L’Armée Cannibale », Amiot Métayer. A propos des brutalités
policières ayant causé des morts aux Gonaives, l’organisation internationale
a fait savoir que « le droit à la vie et à l’intégrité doit être garanti,
même en cas d’état d’urgence ou de troubles à l’ordre public ».

En ce qui concerne des « abus » enregistrés dans le Plateau Central, où se
sont produites des actions armées, « on demande au gouvernement de prendre
ses responsabilités au sérieux », a déclaré Paige Wilhite à AlterPresse. Le
rapport recommande « une enquête approfondie » pour établir les faits,
trouver les responsables et prendre des dispositions pour protéger les
droits des citoyens, « au lieu de faire simplement des accusations
faciles », a-t-elle souligné.

En ce qui concerne la torture, maintes fois dénoncée par des citoyens, Paige
Wilhite a indiqué à AlterPresse que c’est « un problème prioritaire pour
nous ». Mentionnant le cas de la militante politique Judie Roi et ses
compagnons, arrêtés en juillet dernier, Amnesty International souligne que
les autorités ne peuvent pas essayer de « justifier » les mauvais
traitements ou la torture en accusant les victimes d’être des « 
terroristes ». Ce type de « justification par accusation de terrorisme » est
« un des plus graves effets » de ce que les autorités américaines appellent
« War on Terrorism », a estimé Paige Wilhite.

Paige Wilhite a affirmé que l’organisation internationale a pris note des
récentes dénonciations de torture, faites par l’étudiant haitien Nesly Numa.
« Cela a l’air très grave », a-t-elle dit. C’est un cas « qu’on va devoir
regarder de plus près et soulever avec les autorités », a-t-elle promis.

Amnesty Internationale se penche également sur les violations de la liberté
de la presse en Haïti et recommande « comme toujours » au gouvernement de
garantir cette liberté et d’entreprendre des actions en rapport aux cas
d’abus. Le gouvernement a la responsabilité de faire respecter les droits et
de combattre les abus, a conclu Paige Wilhite.

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