Accueil > Empire et Résistance > Bataille pour l’information > Alors nous nous battrons dans l’ombre…Guide pour remporter la guerre des médias
La bataille en cours entre les médias indépendants et alternatifs, et les médias de propagande parrainés par le gouvernement d’entreprise, est en pleine effervescence après la victoire de Donald Trump aux élections de 2016. Bien que je ne sois pas un grand fan de Trump, sa victoire a tellement endommagé émotionnellement le statu quo des États-Unis qu’ils ont commencé à attaquer, d’une manière hystérique et imprudente, tous ceux qu’ils accusent d’avoir empêché son Altesse Hillary Clinton de monter sur le trône.
L’escalade de ce combat, que j’ai qualifié de « Guerre des médias » depuis l’été, était facile à prévoir. Comme je l’ai noté dans l’article intitulé « Questionner la santé de Hillary n’est pas de la conspiration » Questioning Hillary’s Health is Not Conspiracy Theory :
2016 a été l’année où les médias alternatifs indépendants sont passés d’un rôle simplement influent à la possibilité d’affecter le résultat d’une élection présidentielle. Comme cela a été largement commenté, pratiquement tous les journaux de la nation ont soutenu Hillary Clinton pour la présidence. Le fait qu’elle a, malgré tout, perdu a été le plus grand bras d’honneur signifié aux médias – et au statu quo en général – par le public américain depuis au moins une génération.
Alors que de véritables faux sites de nouvelles basés en Macédoine ont certainement recueilli beaucoup de clics – et de revenus – en inventant des histoires ridicules, quiconque pense vraiment que c’est ce qui a conduit à la défaite de Hillary est simplement dans le déni. Nous savons tous que les acteurs décisifs sont les sites Web indépendants qui ont interpellé Hillary, avec des preuves très réelles, la présentant sous l’aspect déplorable d’une menteuse compulsive. Les médias traditionnels le savent, c’est pourquoi ils n’ont pas réellement mis l’accent sur la censure des faux sites d’actualité, mais ont plutôt promu un ordre du jour visant à placer dans la catégorie des fausses nouvelles tout ce qui n’entrait pas dans les perspectives de l’establishment, afin d’éliminer la concurrence et de reprendre la main sur le récit national. Si ceux d’entre nous qui apprécient les médias indépendants veulent contrecarrer ce plan néfaste, ils doivent comprendre pleinement à quoi ces crétins veulent en venir.
À cette fin, je voudrais attirer votre attention sur l’un des meilleurs articles que j’ai lu sur le sujet. Publié sur Counterpunch et intitulé « Manufacturing Normality », voici quelques extraits – assurez-vous de lire tout l’extrait :
L’explication qui précède crève les yeux. On comprend alors pourquoi il a fallu deux semaines au Washington Post, pour simplement répondre au fait qu’il avait publié un faux article sur les fausses nouvelles. Voici comment le Washington Post « prend ses responsabilités ».
Bien que tout à fait pathétique, la note de l’éditeur est tout aussi révélatrice de sa négligence et de son arrogance. L’article était une faute journalistique professionnelle tellement grossière, que le seul acte déontologique honnête du journal eût été de se rétracter complètement et de s’excuser. Pourtant le Washington Post ne l’a pas fait. Pourquoi ?
La raison en est que le journal et ses éditeurs savaient exactement ce qu’ils faisaient, avec la publication et la promotion de ce faux absurde. Bien sûr, ils sont maintenant un peu embarrassés, parce qu’ils ont été interpellés par pratiquement tout le monde, mais l’intention, dès le départ, était de lier à la Russie des sites de médias indépendants qui n’ont absolument aucune connexion avec elle, dans une tentative désespérée de récupérer le récit public via les listes noires et la censure exercée par les entreprises de technologie.
Maintenant que nous savons de quoi ils sont capables, jusqu’à quel point devons-nous nous inquiéter ? Bien que je sois extrêmement optimiste quant à l’avenir des médias décentralisés et indépendants, et à la prolifération des voix individuelles en général, il est tout à fait évident que les gardiens des médias ne lâcheront pas sans combattre. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont sur la défensive, pas nous. Ce sont eux qui se battent à nos conditions, et non l’inverse. Un bon exemple de cela peut être vu dans la façon dont le mème fausses nouvelles a été tourné, avec beaucoup d’efficacité, contre les médias grand public.
Comme je l’ai tweeté aujourd’hui :
C’est lorsque vous êtes désespéré, effrayé et paniqué que vous faites les plus grandes erreurs, et les médias système sont actuellement désespérés, effrayés et paniqués. Comme Napoléon Bonaparte l’aurait dit :
Qu’il les ait ou non réellement dits, ces mots sonnent toujours vrai. Nous ne devons pas faire obstacle à l’inévitable autodestruction des anciens médias. Mais nous ne devons pas nous détruire nous-mêmes dans le processus. Nous devons tout d’abord reconnaître qu’il y a une raison pour laquelle les médias indépendants et alternatifs gagnent la bataille des idées. Pour tous les parasites et les mauvais acteurs, l’émergence de l’internet est en effet l’équivalent historique de l’invention de la presse, mais sous stéroïdes.
Seul une élite idiote et auto-satisfaite croit en réalité que les gens les plus intelligents et les plus informés en Amérique sont les experts de la télévision et les journalistes employés par les médias traditionnels. En voyant à l’œuvre une poignée d’entreprises et quelques oligarques, il faudrait être l’imbécile le plus naïf de la terre, pour ne pas comprendre que les médias système sont guidés par des récits bien arrangés et que ces récits ne sont pas dans notre intérêt. Le reste d’entre nous comprend que l’internet a servi de contrepoids nécessaire, et a été une bénédiction incroyable pour les connaissances humaines, la connectivité et le marché des idées. Le fait que certaines personnes ne peuvent pas distinguer la vérité de la fiction n’empêche pas les progrès incroyables réalisés dans la diffusion de l’information décentralisée. Ce sont seulement ceux qui ne veulent pas s’engager dans un débat public sur les questions elles-mêmes, qui veulent censurer les choses. Le reste d’entre nous est plus qu’heureux d’avoir une discussion ouverte.
Beaucoup d’entre nous ont passé des années, sinon des décennies, à construire leur réputation en ligne et nous devrions faire attention de ne pas gaspiller tout ce que nous avons gagné. Il y aura des tentatives de cooptation, explicitement ou autrement. Soyez sur vos gardes. Il y aura des frappes et des tentatives de diffamation. Restez cool et attaquez calmement à partir d’une position de force. Cependant, je crois que la plus grande menace vient du danger toujours présent d’erreurs auto-infligées. Une des raisons pour lesquelles les médias indépendants et alternatifs ont si bien réussi est que le comportement agressif, puéril et propagandiste des médias traditionnels a rendu facile de paraître mieux qu’eux. Nous devons continuer à être meilleurs. En tant que tels, nous devons être plus honnêtes dans nos actions, moins hypocrites dans notre analyse des événements, et juste plus éthique dans l’ensemble. Compte tenu de la concurrence, cela ne devrait pas être difficile.
Une autre façon pour le statu quo de se défendre consiste à attaquer nos moyens de survie financière, ce qui signifie que les lecteurs doivent être prêts, plus que jamais, à faire un don à leurs sites favoris – vous pouvez soutenir Liberty Blitzkrieg ici. L’autre façon sera d’empêcher notre contenu d’apparaître sur les sites des médias sociaux ou les moteurs de recherche, ou quand il apparaît, il viendra avec un avertissement. Si c’est la tactique qu’ils choisissent, il sera relativement facile de se battre.
Il y a dix ans, il aurait été difficile de contrer une telle stratégie, mais pas aujourd’hui. Nous en savons déjà beaucoup trop. Beaucoup d’entre nous atteignent beaucoup de gens, et les gens que nous atteignons sont intelligents et influents. Nous avons déjà suffisamment infiltré et influencé le discours public, donc nous refuser la parole n’est plus une option. Si Facebook ou Google commencent à présenter Liberty Blitzkrieg, Zerohedge, ou Naked Capitalism avec des messages d’avertissement, les gens intelligents comprendront immédiatement de quoi il retourne, ce qui accroîtra leur dégoût.
Permettez-moi de terminer ceci avec un avertissement à Facebook, à Google, et à tous les autres mammouths de la technologie. Vous entrez dans ce combat à vos risques et périls. Toute tentative maladroite de diffamer des sites de médias authentiques et indépendants par le biais de listes noires et de censure, finira par vous nuire plus qu’elle ne nous fera du tort. Dans une tentative désespérée de nous détruire, vous vous détruirez vous-mêmes. Agissez prudemment et soyez du bon côté de l’histoire.
Quant à tous les autres, restez forts. Mes écrits seraient sans importance sans vous. Ce ne sont pas les écrivains des médias alternatifs qui infligeront le dernier coup aux médias traditionnels, ce sera vous, les lecteurs. Nous sommes ensemble et dépendants les uns des autres. Ensemble, nous allons gagner.
Pour les articles connexes, voir :
En toute Liberté,
Michael Krieger
Original en anglais : « ‘Then We Will Fight in the Shade’ – A Guide to Winning the Media Wars ». Michael Krieger. Dec 8, 2016 pm
Libertyblitzkrieg, le 8 décembre 2016
Traduit de l’anglais et édité pour le Saker Fr par : jj, relu par Nadine